Par Victor-Lévy Beaulieu - Dans l'univers des traductions idiotes sur Internet, du jargon radiophonique et télévisuel, du charabia des réclames publicitaires et des bulletins d'informations qui font des maladies de la tremblante du mouton, de la vache folle et de la grippe aviaire les nouveaux mythes de l'Apocalypse, quelle espérance de vie peut-on avoir quand on habite dans le plusse meilleur fin boutte de rang au monde, avec un mari inventeur d'inventions déjà inventées, qui élève et monte de grands boeufs d'exposition, un titenfant handicapé qui ne s'exprime que par onomatopées et une mère qui boulange croissants, pains-fesses et gâteaux des anges tout en nourrissant des tipoulets dans la cave de la meson chez eux?
En un tel couchemort, le monde politicien des bloeufs de l'ouest, des fefis pequistes et des adécuistres peut-il être promesse de rédemption?
Voilà quelques-unes des questions auxquelles doivent répondre les protagonistes du nouveau roman de Victor-Lévy Beaulieu: aBsalon-mOn-gArçon, habaQUq-mon-sEuL-tenfant, TOBune-son-père et TOBune-sa-mère, BARuch-l'aîné et sopHONie-le-beNjamIn, dame PanAléONne poRtELANCE et jÔhny BONngGALOuPpttt, tous pris comme pouessons dans les filets d'une langue qui se déparle par coeur.
Dans aBsalon-mOn-gArçon, Victor-Lévy Beaulieu continue d'interroger les fondements de la nouvelle société québécoise dans une écriture hallucinée, rebalaisienne et fabuleusement perlante. Coeurs staignants, prière de s'abstenir.
BEAULIEU, Victor-Lévy - aBsalon-mOn-gArçon
Roman, 2006
978-2-89583-133-4, 27,95$, 295 p.