Par Victor-Lévy Beaulieu - (une voyagerie sans commune mesure, de pur délire, de pures délices, quête folle, requête aliénante, kafka qui se souffre, artaud qui se démanche, bibi qui court à la folie et à poumons ruinés, obsédé, obsédant, mal en lui, mal en les autres, mal en son pays, attelé à sa poliomyélite, attelé à une judith chimère qui se joue sur une scène de théâtre toute noire et couleurée d'une afrique sanglée, sanglante, belle et rebelle - oeuvre toute de violet, de noir, d'ocre et de cuivre, sûrement la plus éclatée d'un vlb/bibi/abel beauchemin qui plane sur les planches d'un raymond roussel pour s'en éloigner en courant et y revenir en trébuchant, essouflé dans ses membres et dans ses pensées d'avoir parcouru le monde et l'afrique équatoriale d'un bout à l'autre - passent morial-mort et paris, passel 'île de pâques, passe le laos, passe le cambodge, passe l'égypte, passe le gabon, passe le cameroun, passe l'éthiopie, passe le kebek, passe bibi répondant aux rendez-vous fixés par une judith chimère, passent les rois-nègres, passe calixthe béyala, passele guerrier abé abebé, passe la vie de l'écrivain vieillissant, passe sa douleur, passe son besoin d'égoisme - bibi va loin, loin sur la terre portante, loin de ses terres apaisantes, loin dans la douleur de lui, loin dans la douleur de l'autre - bibi est ce chef-d'oeuvre qui creuse profond, qui dénonce le colonialisme arbitraire, qui s'enfonce creux, pour mieux comprendre, pour mieux faire comprendre)-
BEAULIEU, Victor-Lévy - Bibi
Mémoires, 2009
978-28-9583-199-0, 38,95$, 600 p.