La Camomille sauvage, Matricaire camomille, Petite Camomille, (Matricaria recutita) est une annuelle de la famille des et du genre . Elle est parfois appelée Camomille allemande ou Camomille vraie ou Matricaire tronquée.
C'est une plante médicinale utilisée depuis l'Antiquité gréco-latine, appelée simplement « camomille » en herboristerie.
Elle ne doit pas être confondue avec deux autres plantes médicinales, appelés aussi localement « camomille » : la grande camomille et la camomille romaine .
Histoire
Des plantes de type "camomille" ont été utilisées dans les pharmacopées de l'Antiquité aussi bien en , qu'en ou à et les anciens Germains (, , , , etc.) connaissaient déjà ses vertus médicinales. Bien qu'il soit souvent difficile d'identifier exactement les plantes mentionnées dans les textes anciens en termes d'espèces botaniques (une notion moderne qui n'a commencé à se préciser qu'au et ), le latiniste de l', Jacques André, y a reconnu la Matricaria recutita sous 16 différents (aloitica, anthemis 3, apiana, beneola, chamaemelon 1, eranthemis, etc.).
En français, le terme de « » convient à plusieurs plantes d'aspect assez proche, utilisées dans les pharmacopées européennes, comme la Matricaire camomille (Matricaria recutita), la Camomille romaine () et la Grande camomille ().
L'encyclopédiste romain du , lui-même donnait six noms synonymes et précisait que « il y en a trois sortes qui ne diffèrent que par le feuillage et qui ne dépassent pas une palme ; elles ont de petites feuilles semblables à celles de la rue, blanches, couleur de pomme ou pourpres. » (H.N., livre XXII, 53). Stéphane Schmitt, le traducteur de Pline, indique que ces « trois sortes » sont les trois espèces, actuellement nommées : matricaire camomille Matricaria recutita, matricaire dorée M. aurea et Anthemis rosea, la différence de couleur porte en réalité sur la fleur, non sur le feuillage.
Sous , le (De villis vel curtis imperialibus) daté de l'an 812 recommandait la culture d'un certain nombre de plantes potagères dans les jardins du domaine royal. Parmi celles-ci, on trouve febrefugia qui pourrait être la matricaire camomille.
Propriétés pharmacologiques
Un certain nombre d'activités de la matricaire camomille ont été mises en évidence par des études in vitro et in vivo :
- Anti-inflammatoire : cette propriété peut être attribuée au , à son précurseur la , au (-)-α-bisabolol et à son oxyde. Une bonne activité anti-inflammatoire a été clairement établie sur l’ induit de la patte du rat, l' induite et l' radio induit. Le (-)-α-bisabolol s'oppose à l'ulcération gastrique induite par différents agents (, stress, , chez le rat, par voie orale). Une blessure sur la langue du rat, traitée par un onguent de camomille guérit plus rapidement (car elle favorise l'épithélialisation avec un meilleur pourcentage de fibres de ).
- Spasmolytique : l'extrait hydro-alcoolique des fleurs est spasmolytique. Cette activité pourrait être due à l' qui est plus actif que la sur l'iléon de Cobaye isolé
- Antibactérien, antifongique : l'huile essentielle de la matricaire camomille est faiblement antibactérienne et antifongique. Elle stimule la sécrétion biliaire chez le chat et le chien.
- Sédatif : des observations chez l'homme ont fait état d'une action sédative de la matricaire camomille.
Suivant Bruneton, les résultats des essais cliniques (sur l'homme) cherchant à évaluer l'effet d'une crème à base de matricaire camomille comme traitement des inflammations de la peau et des muqueuses sont parfois contradictoires et difficiles à interpréter.
Toxicité
Les fleurs de Matricaria recutita ne sont pas toxiques. Il en est de même de l'huile essentielle et du bisabolol. Toutefois la présence possible de dans les préparations à base de camomille, peut provoquer chez certaines personnes sensibles, des dermites de contact allergiques. Les cas où Matricaria recutita est formellement mise en cause semblent plutôt exceptionnels.
Usages médicaux
En France, la Note explicative de l'Agence du médicament (1998) indique qu'il est possible de revendiquer, pour le capitule de la matricaire camomille, les indications thérapeutiques suivantes :
- par voie orale (en infusion), traditionnellement utilisé :
- dans le traitement symptomatique de troubles digestifs (ballonnement épigastriques, lenteur de digestion, éructation, flatulence)
- pour stimuler l'appétit
- en usage local
- traitement d'appoint adoucissant et antiprurigineux des affections dermatologiques (crevasses, écorchures, gerçures, piqûres d'insectes), sous forme de cataplasme
- comme antalgique dans les affections de la cavité buccale ou du pharynx (sous forme de , ou de pastille)
- en cas d'irritation ou de gêne oculaire dues à des causes diverses comme une atmosphère enfumée, des efforts visuels soutenus, des bains de mer ou de piscine.
La matricaire camomille s'utilise comme la (Chamomillae romanae flos) : elle est réputée , , et .
En médecine traditionnelle (Das, 2014), elle s'utilise en tisane, seule ou en mélange, et on lui attribue à dose modérée une certaine efficacité contre l'insomnie, dans le cas de troubles digestifs fonctionnels (vertu ), digestions difficiles (spasmes digestifs douloureux), contre l', etc.
Das a fait l'inventaire complet des affections traitées traditionnellement par la camomille ; il donne une liste de 55 maladies et affections sur lesquelles la camomille a un effet bénéfique.
En soin de beauté, elle peut être utilisée en lotion et en eau de rinçage des cheveux.
Actuellement, la matricaire camomille est présente dans des produits cosmétiques, comme les shampooings (pour blondir les cheveux) et dans les gels anti-solaires. L'huile essentielle est utilisée en parfumerie et en savonnerie.
Référence Wikipédia