Le gui (aussi appelé gui blanc ou gui des feuillus, même si on le trouve parfois et localement sur des résineux), Viscum album, est un sous-arbrisseau de la famille des .
C'est une plante et , qui ne prélève presque que de la (eau et sels minéraux) puisque grâce à ses , elle est capable d'assimilation chlorophyllienne y compris en hiver. Le gui n'attaque pas les cellules de l'arbre parasité, il ne décompose pas le bois mais il en diminue la qualité.
Viscum album est originaire des régions tempérées d'Europe. D'autres espèces existent, y compris en , dont certaines parasitent les racines d'arbres. Ses fruits, apparaissent en hiver quand la nourriture se fait rare. Toxiques pour l'homme, ils sont appréciés de certains oiseaux ( notamment, mais aussi Mésange bleue () ou Sittelle (). Ces oiseaux participent à la dissémination du gui par leur contenant des graines non digérées.
Autrefois récolté par les druides, c'est en une plante traditionnelle qui, avec le , sert d'ornementation pour les fêtes de et de fin d'année. Les francophones l'appellent aussi Bois de Sainte Croix, Glu, Verquet, Blondeau, Gu, Vert de Pommier, Bouchon.
Traditions
En Europe du Nord (y compris en France), il est d'usage de s'embrasser sous une branche de gui et de choisir une baie de la gerbe, symbole de prospérité et de longue vie au moment des fêtes de et du (à minuit précisément), la gerbe de gui étant accrochée au plafond ou au-dessus de la porte d’entrée. Cette tradition du baiser fait partie de tout un rituel du mariage lors des fêtes grecques des . La saison voulant que le gui abonde, on en cueillit dès le Moyen Âge pour l'offrir avec ce souhait : « Au gui l'an neuf », formule qui fut remplacée plus tard par « Bon an, mal an, Dieu soit céans » (soit dans la maison). En Angleterre au en « Bonne et heureuse année ».
En , on décore à la période de Noël avec des feuilles de . La tradition veut que deux personnes qui se retrouvent dessous doivent s'embrasser.
Une fête à , appelée « guignannée », correspondait à des le dernier jour de l'an, les riches offrant des présents aux pauvres à leur porte. Cette fête remonte au culte du gui du nouvel an chez les
Intérêt médicinal et pharmacopée
Comme des milliers d'espèces de plantes médicinales, utilisées depuis des siècles en médecine populaire ou traditionnelle, le gui pourrait contenir des substances intéressant la et la . Les feuilles, ou la plante entière, sont utilisées en , , , extrait de fluide, , extrait visqueux, par ou (injectable).
Action cardio-vasculaire et diurétique
Les feuilles, quelquefois la plante entière, ont des propriétés vaso-dilatatrice et antihypertensive par la choline, l'acétylcholine et des . Il existe aussi une action cardiaque de type . La voie orale est peu efficace, les effets ne sont constatés que par injection.
Il existe aussi une action diurétique.
Action antispasmodique
Le gui était autrefois utilisé contre les désordres nerveux, pour la régulation des activités glandulaires. et de la digestion. La des branchettes serait capable de diminuer la sensibilité au froid et d'éviter les engelures. Cette dernière propriété serait liée à une pensée mythique (le gui restant vert en saison froide).
Action antitumorale
Selon Delaveau, un mythe s'est créé pour supposer des propriétés antitumorales du gui, à partir de l'observation du développement du gui se développant comme un cancer sur l'arbre parasité.
L'étude chimique du gui a commencé dès le début du . D'autres protéines, comme des phytohémagglutinines, pourraient bloquer la multiplication de cellules cancéreuses. Des viscotoxines seraient actives contre des ou verrues.
Des extraits de gui sont utilisés comme traitement de certains traités par , en . Il s'agit de la préparation Iscador® ou Viscum Album, proposée en 1921 par l'Association médicale . Pour le fondateur de l'anthroposophie, , le gui est une plante qui se situe « entre les forces de pesanteur et de lévité, et qui s'oppose aux forces éthériques, donc à la prolifération ». Par la suite, les médecins anthroposophes expliquent l'action du gui par une action et stimulante de l'immunité
L'Iscador est composé d'extraits de gui fermenté, cueilli et préparé selon un cérémonial particulier. Il existe plusieurs types d'Iscador, selon l'arbre, et selon une combinaison métallique. Les cures sont de quatorze jours, le matin, par injections sous-cutanées. Dans les années 1980, deux millions d'ampoules auraient été vendues chaque année dans le monde, principalement en Suisse, en Allemagne et en Belgique. ll n'existe pas à l'heure actuelle d'étude scientifique reconnue prouvant l'efficacité de l'Iscador dans le traitement du cancer Les études en laboratoire sont contradictoires. Une étude allemande de médecine anthoposophique affirme son efficacité . Les études sur les malades sont nombreuses mais peu convaincantes : « The has concluded: "Reports of improved survival and/or quality of life have been common, but nearly all of the studies had major weaknesses that raise doubts about the reliability of the findings » . De même la Société suisse d'Oncologie et la déconseillent l'emploi de l'Iscardor dans le traitement des cancers.