, de la famille des . Le nom scientifique de l'abricotier est Prunus armeniaca (prune d'). Il appartient au sous-genre des , section Armeniaca avec les quatre autres abricotiers du monde.
Description
C'est un charnu, une , de forme arrondie, possédant un dur contenant une seule grosse , ou amande.
La chair est sucrée, peu juteuse, jaune orangé et ferme — la teneur en carotène ou est élevée, c’est elle qui donne la couleur orangée et l’abricot est riche en pectines qui se gonflent facilement d’eau et qui lui confèrent son côté moelleux. L'abricot se sépare aisément en suivant le sillon médian.
La peau veloutée, dont la couleur peut aller du jaune au rouge, est parfois piquetée de « taches de rousseur » et se mange. La couleur rouge n’est pas gage de maturité (le degré de maturité est apprécié par le parfum et la souplesse du fruit) et l'abricot mûrit après sa cueillette, il est .
Histoire
L'abricot et la sont les deux fruits à noyaux du genre Prunus originaires de Chine.
Des abricotiers sauvages poussent dans la chaîne de montagnes des Tian shan, d' ( et en ) et dans diverses régions de Chine (Gansu, Hebei, Henan, Jiangsu, Liaoning, Nei Mongol, Ningxia, Qinghai, Shaanxi, Shandong, Shanxi, Sichuan) ainsi qu'en et au .
L'abricotier est cultivé en Chine depuis 2000 ans (Hu Shiuying, Harvard Univ, 2005). En raison de cette culture ancienne sur de vastes zones à l'ouest et au nord du territoire chinois, il est difficile de déterminer sa distribution d'origine exacte, car on ne peut savoir quelles sont les formes vraiment sauvages et celles échappées des cultures. Toutefois les dernières études de la structure génétique des populations permet à Yuan et al (2007), d'affirmer que le centre de diversité de l'abricotier se trouve dans le . Ses ressources génétiques y sont très abondantes.
L'introduction de l'abricotier au Proche-Orient s'est faite à travers l' et l', aux alentours du (-372, -288), ce n'est qu'au qu'on trouve des mentions de ce fruit dans les textes : le médecin grec l'appelle Mailon armeniacon « pomme d'Arménie » et fait une allusion obscure à une variété portant le nom de praecocium (précoce).
La dénomination en latin scientifique de armeniaca a été utilisée la première fois par le naturaliste suisse (1560-1624) (dans Pinax Theatri Botanici). La croyance en une origine arménienne fut entérinée par qui baptisa l'espèce Prunus armeniaca (1753). D'après De Candolle (Origine 1882), ce serait le botaniste (1807-1882) qui serait le premier à avoir soupçonné l'origine chinoise de l'arbre. Il avait reçu des échantillons du Dr Bretschneider d'abricots sauvages "des montagnes de Pékin" « Le fruit est petit ... sa chair est jaune rougeâtre, d'une saveur acide, mais mangeable » et d'abricots cultivés aux environs de Pékin, deux fois plus gros et semblables à nos abricots.
Au début de notre ère, quelques centaines d'années après son arrivée en Arménie, la culture de l'abricotier était bien établie en Syrie, Turquie, Grèce et Italie.
L'abricotier aurait été introduit en France par deux voies :
- d'une part en provenance d'Italie par la vallée de la Loire. Le roi (1409-1480) qui hérita du en 1435 ramena d'Italie ce fruitier dans sa région natale, où il prit le nom d'"abricotier" vers 1560.
- d'autre part en provenance d'Espagne par le Roussillon. On ne sait pas quand l'introduction s'est faite mais probablement entre le moment où Narbonne fut occupée par les Sarrasins (en 715) et celui où le Roussillon fut rattaché à la couronne de France (en 1659).
Les descendants des abricotiers de la vallée de la Loire, cultivés dans le Vaucluse et la vallée du Rhône, présentent les caractéristiques du phylum européen : une amande douce, l'autofertilité et une faible exigence au greffage. Les descendants de la population d'abricots du Roussillon possèdent eux les caractéristiques du phylum Nord Africain : une amande amère, l'autostérilité et de fortes exigences au greffage.
La culture de l'abricotier ne s'établira véritablement en France que trois siècles plus tard ; c'est à peu près à la même époque que les missionnaires espagnols l’implanteront dans le Sud de la Californie, où il sera rapidement adopté.
En Afrique du nord, on retrouve plusieurs variétés, deux (paviot et rosé) en Algérie dans le seul massif de l'Aurès, l'une à , ouest de l'Aurès, l'autre à au centre de l'Aurès (wilaya de Batna). La variété de Menaa est unique au Monde par sa blancheur et sa tache rouge. La fête de l'abricot est célébrée à N'Gaous chaque 19 juin. N'Gaous a démarré dans les années 1970 une industrie de jus d'abricot qui, face à l'insuffisance de l'arboriculture, s'est reconvertie dans un ensemble plus large de jus de fruits, surtout d'orange, dont le nom "N'Gaous" est devenu synonyme (dans les années 2000)
Utilisation
Culinaire
On consomme l'abricot frais, mais aussi séché (abricot sec) ou préparé de diverses façons : compote, , , abricots au sirop (en conserves), ainsi que dans des plats salés, comme le aux abricots et aux , une recette anglaise.
L'abricot se consomme également en nectars, préparés à base de purée d'abricot (environs 50 %), d'eau et de sucre. Le nectar d'abricot, appelé à tort jus d'abricot, peut parfois être coupé légèrement à du nectar de pêche pour adoucir l'acidité naturelle de l'abricot.
Dans certains pays, comme le , on consomme également l'amande située dans le noyau de l'abricot. Cependant, il faut préciser que celui-ci contient une substance cyanogénétique appelée amygdaline, qui après hydrolyse, libère de l'acide cyanhydrique (cyanure d'hydrogène). Cette activation se produit seulement après l'ingestion. Concrètement, l'ingestion de quelques amandes de noyau d'abricot est sans danger, mais le fait d'en manger plusieurs dizaines fait courir un risque mortel.
Dans les variétés commercialisées dans les pays occidentaux, cette amande est consommée en huile (huile d'abricot) et entre dans la composition du en Europe du nord (à la différence du , dans lequel figurent des amandes) et du fameux biscuit amaretti en Italie. Une eau-de-vie d'abricots s'élabore dans le centre du : elle porte le nom d'. La plus renommée provient d'une très vieille variété, le . En , la peut se préparer à base d'abricots, sous le nom de barack.
Parmi les régions célèbres pour leurs abricots séchés: le Ladakh, en Inde, l'Aurès, en Algérie (abricot sec se dit afermas en chaoui)
Pharmacologique en Chine
En Chine, les abricots sauvages étaient récoltés pour extraire l'huile de leur amandes. Certaines variétés d'abricotier furent aussi sélectionnées pour leur amandes.
Depuis l'Antiquité, l'amande d'abricot est traditionnellement prescrite contre la toux et la constipation. Le plus ancien ouvrage de matière médicale (datant du début de notre ère), le , indique que l'amande d'abricot, xinghe ou xingren 杏仁, « sert principalement à traiter la toux, à s'opposer au qi ascendant, à traiter les gargouillis tonitruants [de l'intestin], les maux de gorge ».
L'amande amère d'abricot, semen armeniacae amarum (en chinois xingren 杏仁) est décrite actuellement en (Chen, 2003, 2008) comme :
- goût : amer, sucré, tiède
- affinités pour le méridien des poumons (shoutaiyinfei 手太阴肺) et le méridien du gros intestin (shouyangming dachang 手阳明大肠)
- fonctions :
- antitussif, anti-asthmatique, dyspnéique
- laxatif, émolliente des intestins
- indications :
- bronchite, toux et asthme
- constipation
- toxicité : l', le composant actif de l'amande amère est très toxique à forte dose.
En , l'abricot sec est conseillé pour traiter l'anémie, l'asthme et les sensations de gorge sèche ou de soif.
L'amande amère d'abricot contient de l', de l'émulsine, et de nombreuses enzymes (amygdaline, prunase etc.). Elle contient aussi des acides gras (, les deux constituents principaux et de l'acide palmitique, stéarique et linolénique), du cholestérol, de l'estrone, alpha-estradiol. L'hydrolyse de l'agmygdaline conduit au benzaldéhyde et à l'.
Référence Wikipédia