Il y a trop de couleurs de porte-bonheur. Jésus porte une tuque de Noël. Les clowns jonglent avec des bombes. Les cochons roses sourient béatement. Le meilleur ami de l’homme est un panneau publicitaire.
Ève se sent étrangère à ce monde et refuse d’y prendre part de peur de devenir un artifice. Elle cherche des repères au travers les mots, le silence, la musique, la tequila. Et la folie. Dépossédée de son être par une douloureuse lucidité, elle tente de se diagnostiquer une maladie mentale pour se déresponsabiliser de sa mélancolie. Mais elle réalise, au gré d’une certaine chanson de Charles Trenet, de clientes exhibitionnistes, de l’encre bleue du facteur, des marées hautes, d’images saccadées en noir et blanc que la folie s’égare. Qu’elle ne convient pas à tous. Certaines folies sont peut-être légères. D’autres sont silencieuses. Enfouies.

Avec un ton unique, poétique et chargé de sens, Joannie Langlois nous entraîne dans une réflexion essentielle sur l’authentique, sur la responsabilité dans sa propre existence et sur la frontière aujourd’hui chaotique entre le mal-être et la folie.