« Maintenant, je suis seule, abandonnée de tous, de mon mari, de mes parents, de mes amis, sans recours aucun, si ce n'est cette lettre. Depuis des mois, je suis enfermée ici contre mon gré. (…) Tous les jours, je suis violée par des médecins qui prennent avec moi tous les droits. (…) En fouillant les secrets dédales de ma vie, sous prétexte de me guérir, ils m'ont détruite. (…) On ne séjourne pas impunément dans un. asile. Chacun porte en soi, plus ou moins profondément, le germe de sa propre folie. (…) Chaque pensionnaire a, contre sa conviction d'être sain, l'unanimité des autres : les médecins, les pensionnaires et les visiteurs. Et même s'il n'en était rien, qui saurait résister longtemps à vivre sans loisirs, sans travail, sans amis, sans liberté et sans droits, dépossédé de tout ? (…) Il faut que le monde apprenne les crimes qui, tous les jours, sont perpétrés paisiblement dans un asile, il faut que le monde sache que je suis innocente. (…) Je sens que je m'affaiblis, que je me meurs. (…) Dans ma chambre, lorsque je regarde à travers les barreaux de la fenêtre, je vois un mur…

QUELQUES MOTS SUR L'AUTEUR: Marc Fisher (né Marc-André Poissant), né le 13 mars 1953 ^{et .}