Par Sébastien Chabot - Ce quatrième titre pour le romancier d’origine matapédienne après Ma mère est une marmotte (2004), L’angoisse des poulets sans plumes (2006) et Le chant des mouches (2007) redéfinit les origines mêmes du pays bâti en lui insufflant une énergie qui frôle la démesure et lui fait vivre des tragédies qui sont belles d’humour bien dosé et de réalisme souvent dérangeant. De Mikkel Sebastiansen, fils unique du Général Knut, à Malik Beauchemin, nettoyeur à la scierie Barrabas Incorporated, c’est un univers à la Sébastien Chabot qui défile sans arrière-plan, cru comme ça se doit de l’être.

Dans ce style chabotien qui ne finit pas d’étonner, l’auteur raconte avec une fougue irrésistible un univers absolument déculotté, tordu, totalement engloutissant, du cérémonial des quatre tantes aux beuveries au Vieil Hiver en passant par les misères de Peggy, la chasse aux requins-scies dans la ziggourat de croûtes, le Grand Débordement ou l’Apocalypse à Échelle Humaine. Autant de tableaux ostéoporotiques qui nous dessèchent aussi sûrement que l’érosion incendiaire des forêts matapédiennes. Vraiment de la belle ouvrage.

CHABOT, Sébastien L’empereur en culottes courtes
Roman, 2013
978-2-89583-271-3, 24,95$, 356 p.