Par Jean-Paul de Lagrave - Dernier volet d’une trilogie commencée avec Les trois batailles de Québec et Les Robinson Crusoé de l’histoire.

Dans Les trois batailles de Québec, de Lagrave nous faisait une démonstration éloquente de la corruption, de la lâcheté et de la traîtrise des élites qui gouvernaient la Nouvelle-France avant et pendant la Conquête britannique. Documents à l’appui, il nous donnait notamment à voir un Bougainville, ami des officiers anglais, qui déserta les champs de bataille plutôt que d’affronter l’ennemi.

Les Robinson Crusoé de l’histoire nous rappelle qu’après la Conquête, le peuple canayen fut abandonné par la mère-patrie, la bourgeoisie de la Nouvelle-France et l’Église catholique qui, pour obtenir de nombreux privilèges de la Couronne britannique , « vendit son âme » à l’envahisseur, clamant du haut des chaires qu’il fallait, non seulement se soumettre au Conquérant, mais collaborer avec lui. Le général Lafayette, ce soi-disant héros de la guerre d’Indépendance américaine, après avoir promis aux Canayens de travailler à leur libération, fila… à l’anglaise comme tant de pareils à lui.

Dans Les filles de Montcalm, de Lagrave met à l’avant-plan le courage, la capacité de résistance et la force tranquille de « ces veuves de la Nouvelle-France » qui ont farouchement défendu l’âme, l’identité et la manière d’être de tout un peuple aux prises avec la férocité de l’envahisseur. Comme l’a écrit Jacques Ferron, notre grand écrivain national, le Québec d’aujourd’hui n’existerait pas sans toutes ces femmes qui, d’un tout petit peuple sans moyens, ont créé une nation prospère et fière de son identité. Un grand et bel hommage aux mères et aux filles d’ici, inspirant et émouvant.

DE LAGRAVE, Jean-Paul - Les Filles de Montcalm
Essai, 2014
978-2-89583-288-1, 29,95$, 148 p.