Par Victor-Lévy Beaulieu - L'auteur a quinze ans quand, pour la première fois, il écrit à Yves Thériault. Il ne s'adressait toutefois pas au romancier célèbre d'Agaguk, mais au chroniqueur du courrier Pour hommes seulement que publiait toutes les semaines le journal La Patrie. On est alors en 1961, VLB termine ses études secondaires et rêve de devenir cultivateur sur cette terre de Saint-Jean-de-Dieu que sa famille a abondonnée en 1958. Encouragé par Thériault qu'il rencontre enfin à l'école Pie-IX où on l'avait invité comme conférencier, VLB se détourne de l'agriculture pour mieux plonger, pieds et poings liés, dans l'écriture. Toute sa vie, il aura à faire avec Thériault, comme journaliste, comme jeune copain et comme éditeur.
C'est le récit de ce compagnonnage pas toujours tranquille que VLB nous offre dans Un loup nommé Yves Thériault. Tout en y analysant l'oeuvre du plus prolifique des écrivains québécois et le premier qui fit de l'écriture une profession, VLB raconte dans son ouvrage une foule d'anecdotes qui brossent un portrait parfois triste et parfois drôle, mais toujours émouvant, d'un Yves Thériault aux prises avec les démons de son écriture. De la sensualité toute chaude des Contes pour un homme seul au déchaînement de toutes les violences dans Les temps du carcajou, de la description du peuple esquimau d'Agaguk au chef-d'oeuvre amérindien d'Ashini, VLB revisite pour le lecteur le luxuriant labyrinthe d'un écrivain qui, grâce à son oeuvre, a rendu le Québec non seulement dans ses grosseurs, mais contemporain au reste du monde.
BEAULIEU, Victor-Lévy - Un loup nommé Yves Thériault
Essai, 1999
978-29218-9870-6, 24,95$, 267 p.